Polémique sur un plat froid

Il est aisé, maintenant que nous disposons de ce blog, de sortir de nos dossiers quelques pièces dont l’actualité est un peu ancienne, mais dont le propos est encore frais pour l’analyse.

Notre « plat froid » d’aujourdhui concerne une exposition qui s’est déroulée sur le site de la BNF, à Paris, du 31 octobre 2000 au 7 janvier 2001. Elle traitait de l’histoire de la bande dessinée.

Son « dossier pédagogique » virtuel est toujours consultable sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (http://expositions.bnf.fr/bd/index.htm). Il présente rapidement l’histoire de la bande dessinée, vaste sujet très bien étudié par les historiens de tous poils.

A propos de poil, le nôtre s’est hérissé quand nous avons constaté l’absence de notre ami Cham dans la liste des biographies dudit dossier! Entre les notices consacrées fort justement à Caran d’Ache et Jean-Michel Charlier, aucune place n’a été réservée au caricaturiste qui nous occupe.

C’est d’autant plus surprenant que le commissaire de cette exposition était Thierry Groensteen, auteur talentueux et alors directeur du Musée de la Bande dessinée d’Angoulême. Favorable à Cham, cet homme l’a toujours considéré comme l’un des fondateurs de la bande dessinée.

Hélas, alors que ledit dossier comporte une page sur Töppfer et présente un dessin de « Monsieur Verpré et mademoiselle d’Espagnac », rien sur notre ami et son oeuvre…

C’est un peu court, alors que de nombreux historiens s’accordent à considerer aujourd’hui Cham comme l’un des créateurs de la bande dessinée française.

Il en est ainsi de certains artistes qui, à force d’être qualifiés de « mineurs », sont traîtés avec la plus grande nonchalance par des professionnels pourtant formés pour ouvrir les yeux du public. Ils se reconnaîtront…

Les auteurs « mineurs », font encore virtuellement la queue à la porte de certains musées, pourtant prestigieux. Ils vont attendre encore longtemps, au « café du temps qui passe », comme le chante Renaud. Cham en fait partie, et ses compagnons sont fort nombreux…

 

Publié dans : Non classé | le 20 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

BIENTÔT : CHAM REPOSE-T’IL TOUJOURS A MONTPARNASSE ?

Quelques messages désolés sur un site consacré au cimetière Montparnasse, laissent entendre que la dernière demeure du caricaturiste aurait été supprimée… (voir http://p.landru.free.fr/chapdelaine/).

Qu’en est-il vraiment?

Vous le saurez bientôt, en lisant l’article de notre envoyé spécial!

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La photographie ci-dessous ne serait-elle plus qu’un document d’archive?

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Un indice retrouvé dans les archives du blog :

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Publié dans : Non classé | le 19 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

Tombe de Cham… La suite

Il faisait un temps d’automne, doux et un peu brumeux, quand, en cette fin de journée du 21 novembre 2007, j’arpentais les allées du cimetière Montparnasse. Dans la 11e division, j’ai retrouvé la tombe de Cham… méconnaissable! Couverte de de mousse et de brindilles, la pierre tombale est triste et sale. Ainsi, les historiens du cimetière, ou les promeneurs ont pu passer devant sans la voir. Il ne reste plus aux administrateurs qu’à retrousser leurs manches pour redonner un semblant de dignité à la dernière demeure de notre ami. Les volontaires sont les bienvenus!


Quelques photos prises le 21 novembre 2007…

 

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Publié dans : Non classé | le 17 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

Cham : Portrait dans un rébus illustré

C’est très certainement le dessinateur Maurisset (un grand oublié…) qui dessina ce rébus placé en dernière page du Charivari. Il a représenté son collègue du journal coiffé d’un haut de forme et armé du parapluie dont il ne se séparait jamais. Nous ne connaissons malheureusement pas la date du journal et nous ne pouvons donc en donner la solution.

 

Que les lecteurs de notre blog essayent de découvrir la phrase cachée dans ce jeu!

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Ils auront reconnu en huitième position le « Dessinateur de la revue comique de la semaine du Charivari« . C’est un des portraits de Cham les plus inattendus.

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Publié dans : Non classé | le 16 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

Parution : « Parodies littéraires »

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Nous devons aux éditions Phileas Fogg / La chasse au Snark, ce volume de Parodies littéraires. Sous sa couverture rouge se cache un ravissant livre de 189 pages renfermant plusieurs parodies littéraires, de Chateaubriand à Dumas, en passant par Hugo, Sue, Defoe ou George Sand. Ces textes parurent une première fois en 1842 dans l’éphémère « MUSEE OU MAGASIN COMIQUE DE PHILIPON, CONTENANT 800 DESSINS ». Les bois, riches d’invention et de fraîcheur, étaient dûs au talent du jeune Cham et sont reproduits ici fort soigneusement.

Dans une préface riche et savante, intitulée « Cham, le Polypier d’images » Bertrand Tillier replace ces textes dans leur époque et évoque la silhouette du jeune artiste. Du même jet, il attribue la paternité des textes au même Amédée de Noé. Devons-nous le suivre sur cette voie? Le nom de Cham n’est d’ailleurs mentionné qu’en quatrième de couverture!

Ne faisons pas toutefois la fine bouche. Ce livre est une agréable surprise, très instructif et joliment fabriqué. Un petit bonheur pour l’amateur.

Parodies littéraires, préface de Bertrand Tillier, éditions, Phileas Fogg/ La chasse au Snark, Paris, 2003, 23 euros.

Publié dans : Non classé | le 9 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

Cham et son chien

 

 

 

 

Cham porté par son chien à Bade, Jean-Pierre Dantan, 1866.

 

 

 

C’est en 1866, que le peintre et sculpteur Jean-Pierre Dantan dit Dantan jeune a représenté ainsi son ami Cham porté par son chien. Il reprenait le thème bien connu du caricaturiste portant son petit Havanais d’une main et son parapluie de l’autre. C’est à Bade, station thermale fréquentée annuellement par la haute société parisienne que Dantan s’est amusé à croquer Cham et son inséparable cabot.

La reproduction de ce dessin a été publiée par Félix Ribeyre dans son ouvrage CHAM sa vie et son oeuvre en 1884. Nous ne connaissons pas à ce jour la localisation de l’original. Dantan jeune est resté justement célèbre pour sa production de caricatures en plâtre – parfois coulées en bronze – dont l’essentiel est conservé aujourd’hui au Musée Carnavalet à Paris. Parmis ces oeuvres amusantes figure d’ailleurs le plâtre-charge de Cham. L’habile sculpteur a placé le haut du corps du caricaturiste dans un porte-crayon étroit. Il existe dans une collection privée une très belle aquarelle signée Dantan, représentant Cham et son chien sur fond du pavillon de la Conversation à Bade.

« On ne rencontrait que lui dans l’allée de Lichtentall devant la Conversation, sur la promenade où il semait à pleines mains les récits verveux. Car le Cham de la Conversation était peut-être plus étonnant encore que la Cham connu du public. (…) A Bade avec Dantan jeune, ils signalaient chaque journée par quelque nouvelle et amusante drôlerie!

Un soir Cham et Dantan entrent dans les salles de jeu. C’était au beau milieu de la saison. Tout le high life était là, prodiguant les billets de banque que ramenait l’infatigable râteau du croupier. Cham s’approche de la table, en donnant des signes de vive émotion et dépose à la rouge… une pièce de cent sous. La bille commence à tourner dans le cylindre. Cham est attentif.

Soudain, au moment où l’on va proclamer le numéro sortant, Dantan s’élance sur la pièce de Cham en bousculant les personnes présentes et en s’écriant :

- Le pain de vos enfants!… Jamais!

Et il ramasse la pièce avec une solennité pathétique.« 

Le précédent texte est extrait de l’article nécrologique publié par Pierre Véron dans Le monde illustré du 13 septembre 1879. Naturellement, une bonne part de tous les bons mots rapportés après la mort du caricaturiste, sont apocryphes, ce que confirme Véron dans son article. Nous consacrerons plus loin un article sur ce prolifique auteur et ami intime de Cham.

Félix Ribeyre dans sa biographie sus-citée écrit page 193: « Un matin, Cham avait offert au château de la Favorite un déjeuner à ses amis qu’il avait rencontrés à Bade. Tout à coup il s’aperçoit que son chien est parti. Il plante là ses invités et se met à la poursuite de son cher Bijou. Lorsqu’il revint, rapportant son précieux trésor, le repas touchait à sa fin; mais ses amis ne lui gardèrent pas rancune d’avoir si mal rempli ses devoirs d’amphitryon. Ils connaissaient et excusaient se faiblesse pour son griffon bien-aimé.« 

Publié dans : Non classé | le 11 octobre, 2007 |Pas de Commentaires »
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